LIBERTE CHERIE !

By Elyë mercredi, juin 25, 2014 ,

Juin, l’arrivée de l’été, des presque vacances et des longues journées… Ça sent un peu la liberté, vous ne trouvez pas ? On vous laisse la parole, faites sauter les cadenas et autres chaines ! Votre création libre devra être un texte original (la fanfiction n’est pas autorisée) d’une longueur de 500 mots (marge de 10% autorisée). Mais comme 500 mots, c’est quand même court et ça entrave la liberté d’expression (si si), ce mois, vous avez la possibilité de publier non pas un, mais deux textes.

Téméraire, by Todd Lockwood
« Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé ! partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme !
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes. »

Élise resserra les sangles du harnais de Vendémiaire et leva les yeux sur l'aire d’atterrissage sombre et boueuse où les pilotes s'étaient mis à chanter. Le chant s'élevait, glorieux, porté vers le ciel par cent voix qui enflaient à l'unisson et lui collaient des frissons dans le dos. Elle sentait son cœur cogner lourdement contre ses côtes, sa respiration s'accélérer et une espèce d'excitation l'envahir. Les heures à venir n'auraient pourtant rien d'une partie de plaisir, elle le savait bien.

Elle passa doucement sa main sur l'encolure du dragon qui avait également redressé sa fine tête serpentine pour écouter lui aussi. C'était plus une manière de s'encourager elle-même, que de calmer la bête qui n'en avait nul besoin. L'attaque à venir était primordiale pour la résistance, l'opération avait demandé des semaines, des mois presque, de préparation ; sa réalisation mettait en danger plusieurs dizaines de personnes qui allaient y risquer leur vie, mais si elle réussissait... Et bien cela porterait un sacré coup à l'occupation allemande !

La guerre avait été courte et la défaite écrasante. C'était une France humiliée, abattue plus bas que terre, qui avait signé l'armistice en 1940, abandonnant ainsi la moitié de son territoire aux Allemands. Mais tous ne s'étaient pas avoués vaincus, la résistance était née, et avec elle une nouvelle armée de l'air, celle des dragonniers. Dès les prémices de la guerre, un officier de l'armée française, un certain Charles de Gaulle, avait suggéré d'utiliser les dragons au sein de l'armée de l'air. On lui avait ri au nez ! Ces créatures, peu nombreuses encore à l'époque, ne pouvaient être domestiquées, allons !

A présent chef de la « France libre » à Londres, il appelait les Français à résister, à reprendre la guerre contre Hitler. Il les armait, leur permettait de voler à nouveau grâce à ces escadrons de dragons qu'il avait fait élever et dresser en secret dès avant l'entrée en guerre des Alliés. Vendémiaire était né dans la campagne londonienne, il avait grandi dans l'esprit de partir un jour en guerre, et ce jour était venu. Trop d’œufs avaient été volés, réquisitionnés par les Allemands qui n'avaient pas tardé à comprendre ce qui se tramait. Mais cette nuit, la tendance allait s'inverser.

Les derniers mots du Chant des Partisans retombèrent sur l'aire silencieuse. Des regards furent échangés, puis le signal fut donné, et Élise grimpa souplement le long de l'énorme patte du dragon, pour aller s'installer confortablement entre ses ailes. Elle se harnacha soigneusement, rabattit ses lunettes de vol devant ses yeux, enfila ses gants en fourrure puis leva un pouce à l'intention du chef de son escadrille.
- « Tu es prêt, Vendémiaire ? », souffla-t-elle en se penchant légèrement en avant. « C'est l'heure de vérité, mon gros, il va falloir assurer. Pour la liberté ! »

Le dragon battit furieusement des ailes et d'un puissant bond vers le ciel, il décolla majestueusement.

1 commentaires

  1. Pour rendre quand même à César ce qui appartient à César, je me dois de préciser que cette idée de dragons durant la 2nde guerre mondiale n'est pas de moi. Je l'avais vue sur un forum RP à l'époque où je m'adonnais frénétiquement à ce type de jeu. Je n'ai jamais joué sur ce forum, mais le concept m'avait bien plu et m'est toujours resté en tête. Après, j'ai improvisé avec de Gaulle, tout ça...

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